Ce n’est pas la faute de vos parents

Les croyances se forment à partir d'expériences ordinaires qu'un enfant interprète de façon négative.

Une des questions récurrente que me posent mes clients qui viennent me voir pour éliminer leurs croyances négatives est « Je ne pense pas que mes croyances me viennent de mes parents, est-ce que les croyances liées à l’estime de soi ne peuvent pas se former lors d’interactions que nous avons eues avec nos  frères et sœurs, avec nos professeurs ou avec nos pairs ? »

La réponse dans 99 % des situations est non. Les croyances liées à l’estime de soi se forment toujours dans les cinq à six premières années de vies lors d’interactions que nous avons avec les gens qui s’occupaient de nous, qui dans la plupart des cas sont nos parents. Donc la source de ces croyances paralysantes est presque toujours nos parents. D’un autre côté, le comportement de nos parents n’a pas causé directement nos croyances ; c’est bien la signification que nous avons donnée à leurs comportements qui constitue nos croyances actuelles.

Il y a deux raisons principales pour lesquelles la source des croyances liées à l’estime de soi est toujours les interactions que nous avons eues avec nos parents lorsque nous étions de très jeunes enfants. Premièrement, en tant qu’enfant nous dépendons de nos parents pour notre propre survie ; nous devons être capables de leur faire confiance pour survivre. Deuxièmement, en tant qu’adultes, nos parents semblent savoir ce qu’ils font alors que nous pas du tout. Pour plus d’informations sur les raisons pour lesquelles nous savons que les croyances liées à l’estime de soi sont toujours formées lors d’interactions avec les parents lire le billet «Comment savons-nous que les croyances liées à l’estime de soi se forment toujours à partir d’interactions que nous avons eues avec nos parents ».

Si je fais confiance à mes parents et qu’ils doivent savoir ce qu’ils sont en train de faire, et si ils sont fâchés avec moi, cela doit être ma faute. Je ne suis pas assez bien. Si je n’arrive pas à obtenir de mes parents qu’ils passent du temps avec moi ou s’ils sont physiquement présents mais ne font pas attention à moi, cela doit être ma faute. Je ne suis pas important. Si je n’arrive pas à obtenir de mes parents qu’ils me donnent ce que je veux la plupart du temps, cela doit être ma faute. Je ne vaux rien.

Pourquoi ces croyances ne pourraient pas avoir été formées au contact de nos professeurs qui nous traitaient de la même façon ? Parce qu’à de très rares exceptions près la plupart d’entre nous avaient déjà ces croyances avant d’aller à l’école. En d’autres mots, même si des évènements désagréables ultérieurs  (comme par exemple être ostracisé par les autres enfants de l’école ou aller dans une école où les professeurs vous maltraitent années après années) pourraient mener à la formation de croyances négatives, dans la plupart des cas les croyances négatives ont déjà été formées dans la petite enfance lors d’interactions avec les parents.

Et si nos parents nous avaient traités d’une façon qui nous aurait permis de former des croyances positives telles que « Je suis quelqu’un de bien », « Je suis important », « J’ai de la valeur » … , il est peu probable que le mauvais traitement d’un de vos professeurs aurait pu changer les croyances positives déjà formées lors d’interactions avec nos parents.

Une autre raison pour laquelle les croyances liées à l’estime de soi sont formées lors d’interactions avec les parents, est que dans les premières années de vie nous nous demandons toujours « pourquoi ? ». Parfois nous demandons à nos parents de nous expliquer les choses, et parfois nous nous demandons « pourquoi suis-je traité de cette façon ? « pourquoi ma vie est comme ça ? ». Nous répondons à ces questions dans les premières années de vie. Comme nos parents sont les personnes avec lesquelles nous passons le plus temps, ceux-ci sont impliqués dans la plupart des expériences qui vont conduire à nos croyances de base.

Et quelles sont ces expériences dans la plupart des foyers ? Les parents étant des adultes aiment le calme ; les enfants ne sont pas calmes et ne peuvent même pas comprendre pourquoi quelqu’un pourrait apprécier le calme. La plupart des parents veulent que la maison reste propre ; les enfants ne peuvent même pas comprendre le concept de « propreté ». Les parents veulent s’assoir à table quand le repas est prêt et avant qu’il refroidisse ; les enfants sont toujours en train de faire quelque chose qui est plus important à leurs yeux et ne veulent pas arrêter de le faire quand les parents les appellent.

En d’autres mots, les parents veulent en général que leurs enfants fassent des choses que ceux-ci sont sur le plan du développement incapables de faire. Ils veulent que leurs enfants agissent comme de petits adultes ce qu’ils ne peuvent bien sûr pas faire.

La question n’est pas, est-ce que les enfants désobéissent fréquemment à leurs parents ? Les enfants sont incapables sur le plan du développement de répondre aux attentes de leurs parents. La seule question est comment les parents réagissent quand les enfants ne font pas ce qu’ils veulent qu’ils fassent.

Et parce que la plupart des parents ne vont pas à l’école des parents et que la plupart des parents ont leurs propres croyances négatives, leurs réactions vont de l’agacement à la frustration, de la colère à l’abus avec tout ce qu’il peut y avoir entre deux.

Et pourtant, les problèmes émotionnels et comportementaux que nous avons plus tard ne sont pas la faute de nos parents. Par cela, je veux dire que nous ne sommes pas affectés par le comportement de nos parents une fois que nous sommes grands et que nous avons quitté la maison. Nos parents ne sont plus dans nos vies de la même façon. Qu’est-ce qui dirige nos vies une fois que nous sommes adultes ? La signification que nous avons donnée aux comportements de nos parents et qui constitue nos croyances actuelles.

Puisqu’il est possible d’éliminer ses croyances négatives à n’importe quel âge, il est possible d’abandonner le passé dans le passé à n’importe quel moment de sa vie si on choisit de le faire. Peut-être que cela aurait été bien si nos parents avaient eus plus de compétences parentales ou si ils avaient eux aussi travaillé sur leurs croyances négatives avant d’avoir des enfants. Néanmoins, nous n’avons plus à être affectés par le comportement qu’ils adoptent avec nous. Nous pouvons éliminer les croyances formées durant notre enfance à n’importe quel moment si nous choisissons de le faire. Et quand nous faisons cela, et aussi quand nous comprenons que les comportements dysfonctionnels de nos parents étaient principalement dus à leurs propres croyances, nous finissons par avoir de la compassion pour nos parents plutôt que de la colère.

Désolée, mais si vous décidez de rester accroché à vos croyances négatives plutôt que de vous en débarrasser, vous ne pouvez plus blâmer vos parents pour ce qui ne marche pas dans votre vie aujourd’hui.  Voici le véritable choix auquel nous sommes confrontés : s’accrocher à nos croyances qui nous empêchent d’avancer et blâmer nos parents pour être la source des celles-ci, ou éliminer ces croyances et être enfin libres de choisir un vie faite de succès et de bonheur , en réalisant que nos parents ont faits du mieux qu’ils pouvaient et ne sont pas responsables de ce que nous sommes devenus aujourd’hui.

copyrights © Morty Lefkoe 2012

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